Auteur de plusieurs ouvrages sur les métropoles, il revient pour Tikographie sur l'impossibilité de ces dernières à s'adapter au dérèglement climatique. La solution : réinvestir les campagnes, avec humilité. |
L'intervenant affirme son optimisme dans la capacité de Clermont Métropole à s'adapter au dérèglement climatique à condition d'inventer de nouvelles manières d'être reliée aux territoires péri-urbains et ruraux environnants.
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- Guillaume Faburel estime qu’il est impossible de transformer les métropoles de l’intérieur à cause de la structure même de leur organisation (densité, spécialisation, gouvernance centralisée). Il prédit un exode urbain massif à moyen terme, avec des villes devenant de plus en plus invivables en raison des changements climatiques. Il propose de repenser les modèles territoriaux en favorisant des échelles plus petites et plus autonomes.
- Pour s’adapter à ces nouveaux défis, Guillaume Faburel propose un retour vers des territoires plus petits et autonomes (pays géographiques, terroirs), où les citoyens pourraient reconstruire des liens sociaux et économiques locaux. Cependant, ce changement exige un profond réajustement des imaginaires urbains, une décolonisation des modes de vie actuels, et une réinvention des mobilités pour créer des systèmes plus partagés et résilients.
- Cependant, il plaide pour des territoires plus autonomes qui ne tombent pas pour autant dans l’autarcie. Il insiste sur le fait que l’autonomie n’implique pas l’isolement, mais plutôt une réinterconnexion et une interdépendance entre les différentes communautés locales. Chaque territoire devrait être politiquement structuré pour dialoguer sur un pied d’égalité avec les autres, évitant ainsi les dominations d’un territoire plus puissant sur un autre, un phénomène souvent observé dans les grandes métropoles.
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- Grégory Bernard critique la métropolisation comme une dynamique imposée par l’État depuis les années 1980, centrée sur la compétitivité urbaine au détriment de l’équilibre territorial. Ce processus a renforcé les grandes villes comme Clermont-Ferrand tout en accentuant la désertification des zones rurales, notamment dans le Massif Central, par le retrait des services publics et des investissements.
- La métropole clermontoise joue un rôle central de service pour un vaste territoire, mais sans bénéficier d’une forte richesse locale. Elle porte des « charges de centralité » (santé, logement social, services publics), tout en étant perçue négativement par les territoires ruraux environnants. Contrairement aux grandes métropoles, elle ne connaît selon lui pas de forte gentrification, notamment grâce à des politiques de solidarité et de mixité sociale.
- Face au dérèglement climatique, Grégory Bernard plaide pour dépasser le modèle métropolitain au profit de coopérations territoriales basées sur la complémentarité et la résilience. Cela passe par la rénovation du bâti, l’arrêt de l’étalement urbain, la réactivation du ferroviaire, le développement des transports publics, et la mutualisation des ressources comme l’eau. Il appelle à une réorientation des investissements publics, en particulier vers des mobilités durables et une meilleure intégration des territoires.
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